Nos supers héros
Oncologue, infirmière, épithésiste, kiné, aide-soignante… Rendons hommage aux soignants sans lesquels rien ce serait possible. Florilège.
Lorraine
« La gentillesse des assistantes »
L’assistante de l’oncologue de mon mari reconnaissait toujours ma voix lorsque je l’appelais. C’était un tout petit détail mais grâce à cela, je me sentais moins seule, moins anonyme. J’avais l’impression d’être écoutée et consolée. Nous nous appelions par nos prénoms. Je l’ai rarement vue mais sa question “vous allez bien ?”, pudique mais sincère, me donnait le sentiment de ne pas être seule. Avec peu de mots, cette femme était un vrai soutien.
Michel
« Cette partie de baccalauréat en pleine nuit, je ne l’oublierai jamais »
Trachéotomisé suite à un cancer du larynx, une nuit je me suis réveillé pour aller aux toilettes. En me regardant dans la glace, j’ai trouvé que j’avais la tête enflée. Je me suis mis à paniquer et j’ai fait une crise d’angoisse. Je me suis précipité à la salle de garde. Là, l’infirmière et l’aide-soignante ont essayé de me rassurer. Voyant que la crise ne passait pas, elles m’ont proposé de rester avec elles et nous avons joué au baccalauréat. Au bout de trois heures, la crise étant terminée, je suis allé me coucher. Sans leur présence et leur aide, je ne sais pas comment j’aurais mis fin à ma crise.
Charlotte
« Merci aux soignants qui nous rendent ce que la vie nous a pris »
Malgré les mauvais moments que j’ai passés, je dois dire que toutes les infirmières de Morbihan ainsi que les médecins ont fait preuve à mon égard de beaucoup d’empathie ! Je pense notamment à l’infirmière qui passait dans ma chambre le soir pour discuter, vu que je n’avais pas beaucoup de visites ! Je n’oublie pas non plus l’épithésiste qui a fait preuve de beaucoup d’humanité et qui nous rend un petit peu de ce que la vie nous a pris ! C’est un grand hommage que je leur rends car je leur dois aujourd’hui !
Isa
« De véritables coachs »
J’ai trouvé beaucoup de bienveillance et une simplicité infinie de leur part. Je n’ai pas eu simplement affaire à des soignants, plutôt à de véritables coachs. D’abord, ils m’ont tout expliqué, tout de suite. Toute la vérité a été dite, même de faire mes papiers “au cas où …”. Ils m’ont décrit les protocoles à envisager et m’ont laissée choisir. Ils m’ont encouragée durant tout le parcours, et surtout, le professeur et l’oncologue qui me suivaient m’ont carrément dit : “on ne sait pas… Mais pour le résultat : 50% ce sera nous et 50% ce sera vous”. Je n’oublierai pas cette phrase car je me suis sentie impliquée. C’était devenu un travail d’équipe. Je comptais sur eux, c’est sûr, mais ils comptaient aussi sur moi. De retour à la maison, j’ai eu un cabinet infirmier au top. De véritables coachs, alors qu’elles ne connaissaient pas mon équipe soignante du CHU. Je devais leur raconter ma journée (tous les jours). Elles me prêtaient des films en cassettes vidéo que je devais visionner et ensuite leur raconter. J’avais une sorte de carnet de liaison avec l’équipe soignante dans lequel elles collectaient tout : les données médicales bien sûr mais aussi tous mes petits comptes-rendus journaliers. J’ai gardé ce livret. Ma première sortie est notée : “a été chez le coiffeur”. Pour manger aussi, elles ont été d’un grand secours : elles me prodiguaient des petits conseils. L’une d’elle m’a même donné une crème au soja (car tout était très piquant). Tout cela paraît assez dérisoire, mais dans ces moments, pour le patient, c’est énorme, tous les CORASSIENS le savent bien. Toutes ces aides médicales mais aussi morales ont contribué à ma rémission, j’en suis intimement convaincue. Ils ont donné tout ce qu’ils avaient pour moi, sans savoir où nous allions, si la partie serait gagnée ou non. J’aimerais pouvoir leur dire que je suis toujours là aujourd’hui, grâce à eux, 18 ans après.
Isabelle et Olivier
Les infirmières : nos super-héroïnes
Les deux infirmières qui sont intervenues tous les jours à notre domicile pendant la période des fêtes, y compris le jour de Noël, ont été d’un immense soutien. Merci pour leur compétence, leur vigilance, leur professionnalisme, leur disponibilité, leur gentillesse, leur empathie et leur sourire si important quand on est malade et seul à Noël. Elles croulent sous le travail mais ne se plaignent jamais. Ce sont des super-héroïnes !
Les chauffeurs de la navette du centre de lutte contre le cancer : nos anges-gardiens
Ils nous récupèrent sur les parkings distants de l’hôpital. Ils nous attendent pour nous éviter de courir pour attraper la navette ou devoir attendre 15 minutes la prochaine rotation. Ils nous rapprochent au plus près quand un patient présente des difficultés de mobilité, s’il pleut ou s’il fait froid. Ils attendent qu’on soit en sécurité dans notre voiture à la nuit tombée car les parkings distants ne sont pas sûrs. Ils reconnaissent chacun de nous bien qu’ils transportent des dizaines de personnes par jour. Ils ont un mot gentil et réconfortant pour chaque passager. Il faut vraiment leur rendre hommage.
L’ORL du CHU : il vise la guérison, un point c’est tout
Dès la première visite, le médecin ORL de mon mari a su que c’était très probablement une lésion cancéreuse. Il est allé très vite et a tout organisé pour nous : scanner, biopsie, IRM… en plein mois d’août. Annonce début septembre et intervention programmée le 3 novembre. Il a toujours été disponible et a su nous rassurer. Il vise la guérison. Un point c’est tout ! C’est lui qui a fait l’exérèse de la tumeur. Il a pris le plus de marge possible. C’est très certainement grâce à lui que nous sommes en mesure d’honorer aujourd’hui des soignants.
Emilie
Ca décoiffe !
Après avoir fuis une bonne dizaine de jours le miroir de ma salle de bain à l’hôpital, quelle surprise en découvrant mes cheveux tout ébourifés et emmêlés (avec la trachéotomie, il était difficile de prendre des shampoings). Impossible pour moi de déranger le personnel médical, en appuyant sur ce gros bouton rouge, qui avait sûrement d’autres problématiques à traiter que ma petite crise capillaire ! Alors j’ai décidé, avec ma fidèle ardoise de lancer un appel en laissant devant ma porte un petit mot demandant si une personne du service savait faire les tresses collées. 15 minutes plus tard, une adorable aide soignante a toqué à ma porte et m’a porté “secours” pour s’occuper de mes cheveux. Une petite attention qui pour moi a fait toute la différence pour la fin de mon hospitalisation.
Une orthophoniste en or
Je ne remercierais jamais assez mon orthophoniste pour tout le travail et l’accompagnement qu’elle a pu avoir à mon égard. Plus d’une fois nos séances d’une heure se transformait en thérapie où elle m’écoutait parler, pleurer. Et finalement sans le savoir, je travaillais ma diction. Aujourd’hui, nous sommes devenues amies.