Lymphœdème

Après un curage cer­vi­cal, une chirurgie ou une radio­thérapie, un gon­fle­ment du vis­age ou cou peu­vent appa­raître, for­mant un dou­ble men­ton. Aus­si appelé lym­phœdème cer­vi­cal ou jabot sous-men­tal, il existe des solutions.

Lymphœdème

De quoi s’agit-il ?

« Les lym­phœdèmes de la face et du cou peu­vent sur­venir après cer­tains traite­ments de can­cer ORL », rap­pelle le Dr Stéphane Vignes, chef de l’Unité de Lym­pholo­gie, Cen­tre de référence des Lym­phœdèmes Pri­maires, à l’hôpital Cognacq-Jay à Paris. Une accu­mu­la­tion anor­male de liq­uide dans les tis­sus (lym­phe1) provoque un gon­fle­ment (œdème) de cette zone. Cette accu­mu­la­tion peut-être déclenchée par un blocage mécanique, lié à la sup­pres­sion ou à la com­pres­sion des gan­glions lym­pha­tiques cer­vi­caux (chirurgie, radio­thérapie…) Sec­ondaire­ment survi­en­nent un épais­sisse­ment de la peau (fibrose) et une accu­mu­la­tion de graisse. « La gêne fonc­tion­nelle (vous pou­vez avoir du mal à tourn­er ou baiss­er la tête, voire du mal à respir­er) et le reten­tisse­ment esthé­tique et social étant sou­vent très impor­tants, il faut soign­er le lymphœdème ! ».

ganglions lymphœdème

Comment le soigner ?

Pre­scrits par votre chirurgien, votre radio­thérapeute ou votre médecin trai­tant, des mas­sages et du drainage lym­pha­tique manuel réal­isés par un kinésithérapeute pour­ront amélior­er cet effet indésirable. 

Après un bilan, l’inspection et la pal­pa­tion de la zone, votre kinésithérapeute pour­ra éval­uer l’aspect, la tex­ture de la peau et du lym­phœdème et vous pro­pos­er les tech­niques les plus appro­priées. La plus courante, c’est le DLM (drainage lym­pha­tique manuel) du vis­age et de la zone cer­vi­cale, selon les méth­odes Vold­er, Leduc ou Schiltz. À rai­son de deux à trois séances de 30 min­utes cha­cune par semaine au début, pen­dant plusieurs mois, puis une fois par semaine.

« L’objectif prin­ci­pal est de drain­er le liq­uide pour soulager le patient », explique Frédérique Mar­coux, kinésithérapeute à Ver­sailles. « Selon ce que l’on ressent sous nos doigts, il est pos­si­ble de mix­er dif­férentes tech­niques. En pre­mière inten­tion, on va recourir au drainage. Il per­met d’évacuer le liq­uide en douceur, en alter­nant pom­page des gan­glions et légères pres­sions, des mou­ve­ments doux qui suiv­ent les tra­jets lym­pha­tiques anatomiques, de l’intérieur vers l’extérieur. L’objectif est de ramen­er la lym­phe vers les gan­glions, que l’on peut com­par­er à de mini déchet­ter­ies. Si l’on sent que les tis­sus sont plus durs, voire fibrosés, nous allons plutôt chercher à décoller, en mobil­isant les tis­sus de manière un peu plus active mais sans provo­quer de douleur ». Cer­tains prati­ciens utilisent l’endermologie® en relais, une tech­nique de stim­u­la­tion mécanique. « La machine pro­duit une aspi­ra­tion à l’aide de petites têtes munies de clapets ou de rouleaux, que l’on déplace le long du réseau lym­pha­tique pour un gain de temps et d’efficacité, auquel s’ajoute une action anti-fibrose », pré­cise Marie-Lau­re Trin­quet-Grit­ti, kinésithérapeute à Paris. A rai­son de deux à trois séances de 15 à 20 min­utes cha­cune par semaine au début, puis plus espacées en entre­tien, on peut espér­er un bon résultat.

Le traite­ment pour­ra être assor­ti ou non d’une com­pres­sion de la zone (sous forme de cagoule ou de masque com­pres­sif sur mesure, pas tou­jours facile à sup­port­er) ou de kiné­sio­tape (ban­des adhé­sives non élas­tiques) pour réduire le vol­ume du lym­phœdème. En com­plé­ment, « il est très impor­tant que le patient pra­tique des auto-drainages de son lym­phœdème chez lui », ajoute Frédérique Mar­coux. Se touch­er per­met de se réap­pro­prier son vis­age, ne serait-ce qu’en appli­quant quo­ti­di­en­nement sa crème de jour en réal­isant des mou­ve­ments cir­cu­laires, de l’intérieur vers l’extérieur ». S’il est d’ac­cord, n’hésitez pas à filmer votre kiné, pour bien repro­duire ses gestes et en faire une petite routine.

Pour trou­ver un kinésithérapeute spé­cial­isé en réé­d­u­ca­tion max­il­lo-faciale, « n’hésitez pas à deman­der une listeau chirurgien ORL qui vous a traité », con­seille Car­o­line Maros, du groupe Coras­so. Ces spé­cial­istes étant peu nom­breux, mieux vaut anticiper en prenant con­tact avec lui dès que vous avez la date de votre opéra­tion pour obtenir une prise en soin le plus tôt possible. 

Pro­pos recueil­lis par Céline Dufranc

1 Provenant du sang, la lym­phe est un liq­uide translu­cide qui trans­porte des glob­ules blancs, les lym­pho­cytes, et évac­ue les déchets des cel­lules. Elle cir­cule dans des vais­seaux, appelés vais­seaux lym­pha­tiques (source : Inca).

2 Pour trou­ver un spécialiste :

Annu­aire des kinésithérapeutes
Annu­aire des kinésithérapeutes pra­ti­quant la Max­il­lo-Faciale
List­ing des kinés spé­cial­isés
Kinés spé­cial­isés France — Bel­gique — Suisse

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Corassosphère : à chacune ses astuces !

Caroline

« À l’hôpi­tal, le fait de dormir en posi­tion semi assise, et les poches de glace, m’ont soulagée. Ensuite, le kiné de l’hôpi­tal a com­mencé le drainage du vis­age et du cou. J’ai vite com­pris que dans notre par­cours, ce n’était pas une option mais oblig­a­toire et impératif. Et plus il débute tôt, mieux c’est : 2 fois min­i­mum, même 3 fois par semaine au début. Six ans après mon opéra­tion, mon lym­phœdème a com­plète­ment dis­paru mais je con­tin­ue à voir un kiné une heure une fois par semaine pour lim­iter les tiraille­ments, et je mixe avec l’ostéopathie et les cures ther­males ».  Compte INSTA : carolife2.0

En savoir + sur les cures thermales

Claire

« Ma kiné m’a fait des drainages lym­pha­tiques pen­dants presque deux ans. Cela m’a fait énor­mé­ment de bien. En relais, j’utilise main­tenant un rouleau de jade sur le vis­age et le cou et cela a presque disparu ».

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