Ce qui a été le plus dur, c’était au moment de l’annonce, chez mon ORL à Angers, parce qu’elle n’a jamais prononcé le mot “cancer”. C’était des termes super techniques comme “carcinome épidermoïde”.
Je m’appelle Émilie Carré, j’ai 26 ans et je suis graphiste en freelance.
J’ai appris que j’avais un cancer il y a plus de trois ans. C’était en janvier 2020, lorsque j’avais 23 ans.
J’avais la voix cassée pendant plusieurs semaines et ça ne partait pas. Et, à ce moment-là, ça ne m’inquiétait pas parce que j’étais étudiante et je faisais la fête comme une étudiante ! Et au bout de quelques semaines, voire quelques mois, je me suis dit qu’il fallait consulter un spécialiste. C’est mon père qui me l’a suggéré, mais les délais étaient assez longs.
Finalement, j’ai trouvé un rendez-vous chez un ORL deux mois après le début des symptômes, au moment où j’ai commencé à avoir une douleur dans l’oreille.
Il a réalisé une nasofibroscopie et il a vu qu’une de mes cordes vocales était très enflammée. C’est là où ça a commencé un peu à m’inquiéter. Il m’a parlé d’une laryngoscopie à réaliser sous anesthésie générale.
L’ORL restait rassurant, il disait que ça n’avait rien d’une tumeur maligne et que ce n’était pas cancéreux. Et puis moi, de toute façon,
dans ma tête, je me disais ça ne peut pas m’arriver, ça n’arrive qu’aux autres. Je suis trop jeune, ça ne m’arrivera pas.
J’ai donc fait la laryngoscopie qui a décelé un cancer de la corde vocale gauche le 21 janvier 2020.