Est ce qu’il y a eu errance médicale ? Avant l’opération : Non, me diront les uns. Peut être, me diront les autres.
Je me prénomme Joseph, j’ai aujourd’hui 66 ans.
J’ai appris que j’avais un cancer en 2015. En 2010, une petite grosseur près de l’oreille gauche m’interpelle. Un professeur en chirurgie maxillo-faciale postule un simple kyste sans gravité, sans obligation d’intervention au regard de la balance bénéfice / risque.
Plus tard, en 2015, un ORL, qui est consulté incidemment, c’est-à-dire pour tout autre chose, s’intéresse à ce kyste et me dit “Vous ne devriez pas laisser ça comme ça.” Je consulte mon médecin de famille et suis à nouveau adressé en chirurgie maxillo-faciale. Le chirurgien pense lui aussi que le kyste, est probablement bénin. Mais à l’inverse de son prédécesseur, il souhaite procéder à une ablation partielle de la parotide.
Parallèlement, en 2015, on me découvre un cancer de la prostate. Se pose la question de la chronologie des soins. Unanimement, les médecins m’orientent vers le traitement prioritaire du cancer de la prostate, ce qui a retardé de cinq mois l’intervention sur la parotide. L’analyse qui est faite en cours d’intervention détermine que la tumeur n’est pas bénigne mais cancéreuse. Entre cette analyse, qui suspecte, et la réception de celle venant d’un établissement spécialisé qui confirmera ce cancer de haut grade, il se passera près d’un mois et demi.
Ceci, dans l’angoisse du patient que je suis, de sa famille, et dans l’attentisme des médecins, en tout cas pour certains d’entre eux.
L’analyse de la parotide par le laboratoire spécialisé montre qu’au départ, c’était bien une tumeur bénigne.
Et c’est dans cette dernière tumeur bénigne qu’est allée se fiche la tumeur maligne. D’où la difficulté du diagnostic.
Mais cependant, je n’aurais pas eu ce cancer si j’avais été opéré en 2010 du kyste bénin.