Comment les Lego, jeu de construction de notre enfance, sont-ils devenus le symbole de son parcours contre son carcinome épidermoïde du sinus supérieur gauche ?
C’est ce que nous explique Michel, l’un des participants à la campagne « Quoi ma gueule ? », imaginée par les membres de l’association Corasso pour déstigmatiser les personnes atteintes de cancers ORL rares.
À travers cet objet d’apparence anodine, Michel fait un parallèle avec les étapes de reconstruction de la vie après cancer.
Le jour où l’on m’a annoncé que j’avais un cancer ORL rare, je suis tombé de haut. Tout s’est écroulé, sans plus savoir où j’habitais, il m’a fallu respirer lentement, pour laisser le temps à mon cœur de s’apaiser.
Après est venu le courage pour l’annoncer à mon conjoint et nos enfants. Dés ce moment-là, j’ai fait confiance aux médecins et pris appui auprès de ceux qui m’on entouré de leur affection et soutien. J’ai peu à peu accepté ma maladie. Malgré la « démolition » qu’elle provoquait chez moi, tant physiquement que moralement. Malgré l’épuisement qu’a provoqué la radiothérapie. Malgré la souffrance dues aux interventions chirurgicales.
Puis vient le long travail de reconstruction. Avec ses hauts et ses bas, ses doutes et ces nuits qui te hantent.
Lentement, marche après marche, j’ai repris goût à la vie. Retrouvant force et énergie. Tout s’imbriquait peu à peu. Plus je reprenais confiance, plus mon état s’améliorait. Un peu comme un jeu de « LEGO », où tout s’ajuste et se met au service de la construction. Je me suis fixé des étapes. J’ai fait en sorte de m’y tenir au mieux.Chaque palier m’a demandé des efforts.
Le « dépassement de soi » m’a permis d’avoir un autre regard sur la vie. Je ne me suis jamais senti aussi proche de ma famille et de mes amis. De plus, il me semble que je porte plus d’attention et d’intérêt aux autres.
Michel IMHAUS
Ma gueule ? Et alors ?
Eh, c’est ma gueule !
Ma gueule, quoi !
Quoi ma gueule ?
Quel objet pourrait symboliser ton parcours ?
Des légos.
Des légos, parce que c’est un jeu de construction et la vie, c’est un peu ça !
Quand on ressort d’un truc très difficile, on se reconstruit, doucement.
Donc on prend un petit pont d’abord, d’une rive à l’autre. Et ensuite, on grimpe doucement, sûrement, une petite tour. Puis après, on arrive sur la tour la plus haute, là où on est bien !
Et on peut regarder autour de soi ce qu’il se passe. Et se regarder soi-même.
Making off
J’aurais dû prendre des duplos !