Tournage du 31 août 2023 pour la campagne Face aux symptômes

Corasso appelle à un dépistage précoce de la maladie 

Depuis début novem­bre, Coras­so, a lancé une cam­pagne ‑papi­er et vidéo- pour sen­si­bilis­er le grand pub­lic et les pro­fes­sion­nels de san­té à la préven­tion des can­cers tête et cou. Ne pas nég­liger les signes annon­ci­a­teurs de ces mal­adies même lorsqu’ils sem­blent anodins, c’est le leit­mo­tiv des per­son­nes qui ont témoigné de leur par­cours et expéri­ence lors de la journée de tour­nage, le 31 août dernier à Paris. 

tournage campagne de sensibilisationÉquipe de tour­nage du 31 août 2023

« Si vous ressen­tez l’un de ces symp­tômes pen­dant plus de 3 semaines, con­sul­tez ! », c’est le mes­sage fort porté par la nou­velle cam­pagne de com­mu­ni­ca­tion de l’as­so­ci­a­tion Coras­so, dédiée aux can­cers tête et cou. Un mes­sage qui s’adresse à la fois au grand pub­lic et aux pro­fes­sion­nels de san­té. Mais quels sont ces symp­tômes ? « Au niveau de la tête et du cou, toute mod­i­fi­ca­tion — grosseur telle qu’un gan­glion, aphte, blessure dans la bouche, dent qui bouge, dif­fi­culté à avaler ou à par­ler, douleur, nar­ine bouchée, perte audi­tive, dif­fi­cultés de con­ver­gence ocu­laire… — asymétrique qui per­dure au-delà de 3 semaines, doit alert­er le patient. Car elle peut être un symp­tôme annon­ci­a­teur d’un can­cer. Or, plus tôt les patients sont diag­nos­tiqués, plus ils ont de chance de guérir et meilleure sera la qual­ité de vie pen­dant et après les traite­ments », Sab­ri­na Le Bars, prési­dente de l’as­so­ci­a­tion de patients Corasso.

Cette année, Coras­so, a souhaité sen­si­bilis­er à la préven­tion des can­cers tête et cou par le biais d’une dizaine de témoignages filmés de patients, d’aidants et de soignants. Ces témoignages sont dif­fusés sur les réseaux soci­aux de l’as­so­ci­a­tion. Coras­so espère égale­ment obtenir un spot TV. « Tout dépen­dra de la générosité des mécènes et de tous ceux qui croient en nous. Nous aime­ri­ons aus­si obtenir des sub­ven­tions publiques. Notre cam­pagne de préven­tion a du sens car les can­cers tête et cou brisent la vie de nom­breuses per­son­nes et sont très cou­teux pour la col­lec­tiv­ité. Alors que diag­nos­tiquée à temps, cette mal­adie peut-être guérie dans 90% des cas. Nous avons tout intérêt à délivr­er cette infor­ma­tion au même titre que celle de la préven­tion liée à la séden­tar­ité, à la con­som­ma­tion de tabac, d’al­cool… Il faut être à l’é­coute de son corps, de ses symp­tômes et être réac­t­if quand on voit que les symp­tômes ne dis­parais­sent pas », souligne Sab­ri­na Le Bars. D’autre part, des affich­es — met­tant en exer­gue l’im­por­tance de con­sul­ter, quand les symp­tômes per­sis­tent au-delà de 3 semaines — sont vis­i­bles dans les gares et pour­ront être dif­fusées dans la presse magazine. 

Des médecins engagés…

Pour men­er à bien cette cam­pagne, l’as­so­ci­a­tion a été accom­pa­g­née par l’a­gence de com­mu­ni­ca­tion bearideas : Car­o­line Lar­roque (direc­trice de clien­tèle) et Sacha de Potes­tad (chef de pro­jet). Durant toute une journée — dans le cadre d’un stu­dio de tour­nage parisien — médecins, patients et proches aidants se sont livrés — face aux caméras — sur leur par­cours et la néces­sité de mieux prévenir les can­cers tête et cou. Mais, pourquoi témoign­er ? « Les symp­tômes peu­vent appa­raître banals, (ulcéra­tion ressem­blant à un aphte non douloureux, mal de gorge, douleur à l’oreille). Les patients peu­vent retarder une con­sul­ta­tion parce que ça n’apparait pas urgent, et au niveau médi­cal, on peut pass­er à côté, ça arrive. C’est pour cela que l’on sen­si­bilise », affirme le Pr Sylvie Bois­ramé, Pro­fesseure des uni­ver­sités et prati­ci­enne hos­pi­tal­ière en chirurgie orale et cheffe de pôle organes des sens (ODS) au CHU de Brest. « Les tumeurs sont sou­vent dif­fi­ciles à voir pour un non-ORL, parce qu’elles grossis­sent dans une cav­ité et elles met­tent du temps à devenir symp­to­ma­tiques », pré­cise le Pr Philippe Céruse, chirurgien ORL et cer­vi­co-facial à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. 

… aux côtés des patients

Côté patients, les argu­ments abon­dent. « Il vaut mieux sen­si­bilis­er le grand pub­lic, mais aus­si, les pro­fesseurs en fac­ulté de médecine, à ces can­cers dont les symp­tômes sont peu con­nus », affirme Antoine, récem­ment opéré d’un can­cer de la langue. « Ces can­cers n’ar­rivent pas qu’aux per­son­nes de plus de 40 ans. Les jeunes adultes et les enfants peu­vent aus­si en souf­frir. Mon can­cer ORL, un car­ci­nome épi­der­moïde des cordes vocales, s’est déclaré à 22 ans », note Emi­lie, secré­taire pour Coras­so. Pour David, « il ne faut rien lâch­er ! ». Ce jeune patient traité pour un can­cer du nez aimerait con­tribuer à ce que l’on puisse mieux con­naître et prévenir les can­cers tête et cou. « Ne rien lâch­er, c’est se bat­tre pour soi, mais aus­si pour les autres ! Pour faire reculer la mal­adie coûte que coûte. C’est ce que je me suis promis de faire dès mon entrée au bloc opéra­toire pour l’am­pu­ta­tion de mon nez », pour­suit-il. Comme de nom­breux patients, David a con­nu l’er­rance thérapeu­tique. « C’est le troisième médecin ORL que j’ai con­sulté qui m’a pre­scrit une biop­sie. Les autres spé­cial­istes pen­saient que je n’avais rien de grave. Or j’ai, très tôt, eu l’in­tu­ition que j’avais quelque chose d’é­trange. Il faut savoir s’é­couter et se faire con­fi­ance », indique-t-il. 

« Il vaut mieux sen­si­bilis­er le grand pub­lic, mais aus­si, les pro­fesseurs en fac­ulté de médecine, à ces can­cers dont les symp­tômes sont peu connus »

Antoine, 38 ans, touché par un can­cer de la langue

… pour favoriser une prise en charge plus rapide

Véronique, quant à elle, a dû atten­dre un an entre les pre­miers symp­tômes de son can­cer de la parotide et son opéra­tion. « Au début, je sen­tais juste une petite boule indo­lore sous la peau, devant l’or­eille. Je pen­sais que c’é­tait bénin. Mais la biop­sie post-opéra­toire a révélé un can­cer. J’aimerais que mon témoignage con­tribue à une prise en charge plus rapi­de des patients ». Chris­tine, elle aus­si, s’est battue pour obtenir un diag­nos­tic. « Pen­dant longtemps, j’avais des prob­lèmes de con­ver­gences, de chutes à répéti­tion. Les oph­tal­mo­logues me dis­aient qu’il fal­lait porter des lunettes et faire des séances d’orthoptie. Quand on a des symp­tômes per­sis­tants, il faut, à un moment don­né, s’af­firmer pour se faire enten­dre des médecins et surtout, ne pas tarder à con­sul­ter. Si mon can­cer de la glande lacry­male avait été diag­nos­tiqué plus tôt, je n’au­rais sûre­ment pas dû subir l’ab­la­tion de mon œil gauche », con­fie-t-elle, avec tristesse et colère. Chan­tal, pour sa part, se bat aux côtés de son époux Joseph traité, il y a quelques années, pour un can­cer de la parotide. « Nous avons con­nu un véri­ta­ble par­cours du com­bat­tant. Entre 2010 (appari­tion d’une petite grosseur à l’a­vant de l’or­eille) et 2016 (diag­nos­tic du can­cer), mon mari s’est « bal­adé » avec une tumeur que l’on pen­sait bénigne ! Aucun médecin ne nous avait par­lé d’un éventuel can­cer », note-t-elle. Aujour­d’hui, Joseph est en rémis­sion. « Si je témoigne pour cette cam­pagne, c’est pour don­ner de l’e­spoir à tous les patients. Il y a une vie après le can­cer. Être aux côtés des per­son­nes que l’on aime et con­tin­uer à se faire plaisir… cela fait aus­si par­tie de la guéri­son ! », conclut-il. 

Pro­pos recueil­lis par Hélia Haki­mi-Prévot 

3 questions à Sabrina Le Bars, présidente de l’association de patients Corasso 

Quel est l’ob­jec­tif de cette cam­pagne de communication ? 

Le but de cette cam­pagne, c’est de faire sor­tir de l’om­bre les can­cers tête et cou (ORL, voies aéro diges­tives supérieures, max­il­lo facial et cer­vi­co faciales) pour lim­iter l’er­rance diag­nos­tique, mais aus­si, les com­pli­ca­tions et les décès évita­bles. Ce sont des can­cers très peu con­nus, qui souf­frent de tabous. En effet, on les asso­cie sou­vent à l’al­coolisme et au tabag­isme et, depuis quelques années, au papil­lo­mavirus : mal­adie sex­uelle­ment trans­mis­si­ble qui reste égale­ment taboue, au sein de la population.

Ces can­cers font par­tie de ceux dont on par­le peu. Or ils peu­vent abîmer le vis­age, la voix, ils iso­lent beau­coup les patients. Une grande majorité de la pop­u­la­tion ne con­naît pas ces patholo­gies. Résul­tat : quand ils sont exposés à des symp­tômes banaux pou­vant ressem­bler à ceux liés aux virus hiver­naux (maux de gorge, nez bouché, douleur à l’or­eille…) ou encore dent qui bouge, aphte, gan­glion…, ils se dis­ent que « ça va pass­er ». Or, au bout d’un moment, comme l’a rap­pelé le Pr Sylvie Bois­ramé (chirurgi­en­ne à Brest, spé­cial­iste des can­cers tête et cou), quand le symp­tôme ne dis­paraît pas – et tant que l’on n’a pas prou­vé qu’il est bénin – il faut sus­pecter sa malig­nité. Il ne faut pas, pour autant, tomber dans la pho­bie du moin­dre symp­tôme mais cela vaut le coup de con­sul­ter lorsqu’un symp­tôme dure plus de 3 semaines. 

Cer­tains patients n’ont pas le pro­fil type des per­son­nes atteintes d’un can­cer tête et cou : ce sont plutôt des femmes jeunes, qui ne sont ni alcoo­lo-dépen­dantes, ni fumeuses. Ces per­son­nes-là ne peu­vent se douter d’un éventuel can­cer ORL face à des symp­tômes anodins : « elles passent entre les mailles du filet plus facile­ment que les patients ayant des fac­teurs de risque de can­cer tête et cou. Or elles devraient con­sul­ter dès lors que ceux-ci per­sis­tent plus de 3 semaines. Les jeunes hommes sont tout autant concernés.

Par ailleurs, il faut savoir s’é­couter : en cas de doute – par exem­ple, quand le symp­tôme évolue ou que le traite­ment pre­scrit n’est pas effi­cace — il ne faut pas hésiter à deman­der un deux­ième avis médi­cal. En effet, cer­tains médecins, peu sen­si­bil­isés ou for­més aux can­cers tête et cou, peu­vent se tromper de diag­nos­tic, ou encore, penser que le(s) symptôme(s) dont souf­fre le patient est bénin. L’er­reur est humaine. Nous sommes très respectueux et recon­nais­sants du tra­vail des pro­fes­sion­nels de san­té : ils sauvent des vies !

Cette page a-t-elle répondu à vos attentes ?
OuiNon

Continuons l'échange avec les réseaux sociaux Corasso :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

For security, use of Google's reCAPTCHA service is required which is subject to the Google Privacy Policy and Terms of Use.