Unicancer

Muriel Dahan, Unicancer. « Notre objectif, couper l’herbe sous le pied du cancer »

Der­rière le sigle si sou­vent men­tion­né d’Unicancer, se cache un réseau de cen­tres dédiés à la lutte con­tre le can­cer. Mais pas seule­ment ! L’expertise des patients, devenus des points de référence, y est de plus en plus sol­lic­itée. Le Dr Muriel Dahan, direc­trice de la Recherche et du Développe­ment, a répon­du à nos ques­tions sur les actions menées pour amélior­er la prise en charge des malades.

Pour nos lecteurs, pourriez vous tout d’abord définir ce qu’est Unicancer ?

C’est à la fois une fédéra­tion rassem­blant les Cen­tres de Lutte Con­tre le Can­cer ou CLCC, soit 18 étab­lisse­ments privés à but non-lucratif ain­si que 2 cen­tres affil­iés (Avi­gnon et Polynésie française), et un groupe­ment de coopéra­tion san­i­taire qui peut faire de la recherche et men­er des actions de manière plus trans­verse. Par exem­ple, chaque cen­tre peut faire de la recherche par lui-même. Quand il y a besoin d’une approche nationale voire inter­na­tionale, d’inclure d’autres étab­lisse­ments de soins, nous prenons en charge ces recherch­es en tant que promoteur. 

Qu’entend-on précisément par « recherche » ? Quels sont les différents domaines concernés ?

Une étude ne sig­ni­fie pas sim­ple­ment tester l’efficacité d’un médica­ment, cela va bien au-delà. Il peut s’agir d’évaluer sa place dans la stratégie thérapeu­tique, de remet­tre en cause ou de con­firmer un ancien médica­ment par rap­port à un nou­veau, d’évaluer des tech­niques de chirurgie, de radio­thérapie… Chaque ques­tion sci­en­tifique qui se pose tout au long d’un par­cours de soin peut être sujette à des recherch­es, comme accom­pa­g­n­er les effets indésir­ables, les dépis­ter ou les éviter, amélior­er les soins de sup­port, le diag­nos­tic, le suivi à long terme, la préven­tion… Le réseau Uni­cancer cou­vre tous ces domaines. Pour ma direc­tion, il s’agit de recherche dite « clin­ique », ce qui sig­ni­fie qu’elle n’est pas effec­tuée en lab­o­ra­toire ou sur des don­nées mais implique de vrais patients. Nous tra­vail­lons aus­si de plus en plus sur l’anticipation, la préven­tion, le diag­nos­tic pré­coce, le ciblage pour une médecine per­son­nal­isée. L’objectif n’est pas seule­ment de soign­er mais de couper l’herbe sous le pied du cancer.

Notre présidente, Sabrina Le Bars, fait désormais partie de votre réseau de « patients référents ». Quels sont leur rôle et leur apport dans ces recherches ?

Nous avons des groupes qui se con­sacrent à des recherch­es par organe, comme le groupe « Head and Neck » (Tête et cou NDLR) coor­don­né par Lau­re Monard. Ces groupes internes à Uni­cancer col­la­borent égale­ment avec des Inter­groupes, label­lisés par l’Institut Nation­al du Can­cer et con­sti­tués des plus grands experts nationaux dans un domaine par­ti­c­uli­er*. Les patients et asso­ci­a­tions y jouent un rôle extrême­ment impor­tant et nous souhaitons les impli­quer de plus en plus. Leur vision experte et très prag­ma­tique nous per­met de répon­dre le plus juste­ment pos­si­ble aux besoins. Avec mon adjointe Béa­ta Juzy­na, nous sommes en train d’élaborer une stratégie pour les associ­er à chaque étape des proces­sus. Nous nous référons à ces patients pour relire des pro­to­coles, don­ner leur avis sur la fais­abil­ité des pro­jets, par­ticiper au suivi des études, relay­er des mes­sages… Ils nous garan­tis­sent que chaque étude ini­tiée inclu­ra au mieux les patients et aura bien un impact sur leur vie réelle. Ce qui est le but premier !

*Coras­so fait égale­ment par­tie du comité sci­en­tifique de l’Intergroupe ORL

Pro­pos recueil­lis par Vio­laine Badie

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