Etudes clinique : carcinomes multiphénotypiques nasosinusiens liés à l’HPV

  • Accueil
  • Articles
  • Etudes clinique : carcinomes multiphénotypiques nasosinusiens liés à l’HPV

Patientes et patients suiv­is à Gus­tave Roussy, vous avez peut-être reçu une let­tre d’information au sujet d’une étude clin­ique inti­t­ulée « Car­ac­téri­sa­tion clin­i­co pathologique et molécu­laire des car­ci­nomes nasoci­nusiens liés à HPV. Cas par­ti­c­uli­er des car­ci­nomes mul­ti­phéno­typ­iques nasos­i­nusiens liés à l’HPV ». Et peut-être avez-vous du relire plusieurs fois cette let­tre pour com­pren­dre de quoi il s’agissait… et peut être vous posez vous encore des questions ?

Essayons d’y répon­dre ensemble !

Revenons sur les can­cers concernés

Les car­ci­nomes épi­der­moïdes du mas­sif facial (nez et sinus) font par­tie des tumeurs rares, et représen­tent env­i­ron 3 à 5 % des can­cers de la tête et du cou. Les traite­ments effec­tués sont basés sur la chirurgie, com­plétée par une radio­thérapie à laque­lle on ajoute par­fois une chimio­thérapie.

Les caus­es de ces tumeurs sont encore mal con­nues à ce jour. Cer­taines études récentes lais­sent sup­pos­er que ces tumeurs pour­raient être liées aux virus HPV ou papil­lo­mavirus, tout comme d’autres tumeurs de l’orophar­ynx (base de langue, amyg­dales, voile du palais). On par­le de tumeurs HPV induites.

Quels sont les pre­miers résul­tats de l’étude ?

Une étude menée par le Doc­teur Antoine Moya Plana a récem­ment été pub­liée dans la revue Can­cers, au sujet des caus­es de ces tumeurs et de leur pronos­tic. 59 patients, traités à Gus­tave Roussy entre 1997 et 2020 ont été inclus dans cette étude. Pour leur grande majorité, la tumeur était située au niveau du sinus max­il­laire, et a été diag­nos­tiquée chez des hommes. La plu­part de ces tumeurs étaient locale­ment avancées, voire très avancées dans la moitié des cas. 

Cette étude mon­tre que la plu­part des récidives se situent à l’en­droit où a été diag­nos­tiqué la pre­mière tumeur, et survi­en­nent dans les six pre­miers mois après la fin des traite­ments. Cela souligne la dif­fi­culté de prise en charge de ces tumeurs qui restent dif­fi­ciles d’ac­cès car situées la plu­part du temps tout près de la base du crâne.

La présence du virus HPV a été retrou­vée chez 15 % des patients inclus dans cette étude. Les sous-types en cause étaient l’H­PV 16 18 et 33 (aus­si respon­s­able des can­cers du col de l’utérus chez la femme).

Les patients qui avaient une tumeur induite par HPV sem­blaient avoir un meilleur pronos­tic, sous réserve d’avoir pu recevoir un traite­ment com­plet (chirurgie suiv­ie de radio­thérapie +/- chimio­thérapie). En effet après un traite­ment com­plet aucun des patients avec une tumeur HPV induite n’a récidivé.

Mal­gré un faible effec­tif de patients, cette étude mon­tre que cer­tains car­ci­nomes épi­der­moïdes du mas­sif facial sont causés par le virus HPV. De plus, et de la même manière que les tumeurs de l’orophar­ynx, ces tumeurs HPV induites sem­blent avoir un meilleur pronostic.

En clair : pourquoi est-ce impor­tant de diag­nos­ti­quer ces tumeurs de meilleur pronostic ?

Si le meilleur pronos­tic des tumeurs du mas­sif facial HPV induites se con­firme, à l’avenir des pos­si­bil­ités de dés­escalade thérapeu­tique pour­raient être envis­agées (traite­ment sans chirurgie, diminu­tion de dose de radio­thérapie, ou bien diminu­tion de dose de chimio­thérapie). Il s’ag­it donc d’un poten­tiel espoir pour les patients atteints de car­ci­nome épi­der­moïde du mas­sif facial de voir à l’avenir une diminu­tion des tox­i­c­ités induites par les traite­ments et de fait une meilleure qual­ité de vie post traitements.

Pourquoi avez-vous reçu cette let­tre d’information ?

Pour con­firmer les pre­mières obser­va­tions de l’étude en cours, l’équipe de recherche a besoin de pour­suiv­re ses recherch­es. Elle va donc utilis­er des échan­til­lons de tumeur con­servés bien au frais. S’il s’agit d’un de vos échan­til­lons, vous devez en être infor­més comme le prévoit la régle­men­ta­tion en vigueur car vous avez le droit de vous oppos­er à ce que vos échan­til­lons soient util­isés dans le cadre de cette étude. Quelque soit votre choix, votre prise en charge sera la même. Mais quelque soit votre choix, l’avancée de la recherche ne sera pas la même…

Coras­so remer­cie le Dr Antoine Moya Plana, chirurgien ORL à Gus­tave Roussy, pour sa con­fi­ance ain­si que le Dr Jen­nifer Le Guévelou, radio-oncol­o­giste à l’u­ni­ver­sité de Genève pour son aide pré­cieuse à la réal­i­sa­tion de cet article.

Vous avez encore des ques­tions ? contact@corasso.org  

Cette page a-t-elle répondu à vos attentes ?
OuiNon

Continuons l'échange avec les réseaux sociaux Corasso :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

For security, use of Google's reCAPTCHA service is required which is subject to the Google Privacy Policy and Terms of Use.