Après un examen clinique minutieux, un TEP-scan peut être nécessaire pour compléter le diagnostic, localiser la tumeur et d’éventuelles métastases et aussi analyser sa morphologie. Le Pr Beatrix Barry, vice-présidente de la Société Française de Carcinologie cervico-faciale (SFCCF) nous éclaire sur l’utilité de cet examen d’imagerie médicale ultra fiable.
Qu’est ce qu’un TEP-scan ?
Le TEP-scan repose, dans un premier temps, sur l’injection (par voie veineuse) d’un produit légèrement radioactif qui diffuse dans le corps et se fixe sur les tumeurs (et/ou métastases). Le produit de contraste le plus souvent utilisé est le FDG : un sucre fluoré radioactif dont la durée de vie dans l’organisme n’excède pas deux heures. Le risque d’irradiation pour le patient est donc négligeable.
Pour fonctionner normalement, les cellules saines ont besoin de glucose. Or, les cellules cancéreuses ont besoin de plus d’énergie (c’est-à-dire, plus de glucose) car leur activité est plus importante que les cellules saines. Après injection de glucose radioactif, l’analyse par TEP-scan permet d’identifier précisément les zones dans lesquelles ce glucose est plus concentré : celles-ci correspondent à la (aux) tumeur(s) et/ou à ses(leurs) extensions. Mais elles peuvent aussi correspondre à des anomalies bénignes telles que des infections (également avides en glucose). Une biopsie (prélèvement de la lésion) des anomalies en question est donc toujours nécessaire pour confirmer (ou infirmer) le diagnostic de cancer.
Le TEP-scan s’effectue essentiellement dans les hôpitaux (services de médecine nucléaire). Les cabinets de radiologues libéraux ne le proposent pas. De fait, cet examen est onéreux : une injection de FDG coûte environ 1000 euros. Ce produit radioactif est spécifiquement commandé pour chaque patient le jour de son rendez-vous médical : il ne peut être utilisé que le jour même.
Pourquoi prescrit-on cet examen ?
Le TEP-scan sert à détecter une tumeur cancéreuse et/ou des métastases et à surveiller leur évolution. Il fait partie des examens d’imagerie médicale que l’on utilise pour compléter le diagnostic des cancers tête et cou après l’examen clinique. Le TEP-scan révèle, en effet, les lésions peu visibles sur un scanner classique et permet de préciser leur nature (bénigne ou maligne).
Il permet de cartographier la localisation des cellules tumorales de l’ensemble du corps grâce à leur activité métabolique (c’est-à-dire, en étudiant leur consommation de glucose après injection du produit radioactif). Il peut donc être utilisé pour effectuer un diagnostic et/ou pour surveiller l’évolution des cancers tête et cou, mais aussi, pour savoir s’il existe des tumeurs localisées dans d’autres parties du corps.
Si le TEP-scan permet de repérer les cellules tumorales avec une grande précision, il n’est pas prescrit de façon systématique lors du diagnostic. Les médecins y recourent surtout en cas de suspicion de métastases. La grande majorité des cancers tête et cou (les carcinomes épidermoïdes) peuvent être repérés grâce à cet examen. Mais celui-ci ne permet pas toujours d’observer les tumeurs rares car, pour la plupart, celles-ci ne fixent pas le produit radioactif injecté (le FDG).
Le TEP-scan peut être utilisé pour d’autres indications, notamment la recherche de maladies infectieuses. Enfin, en cancérologie, cet examen est de plus en plus utilisé par les radiothérapeutes pour définir précisément leurs champs d’irradiation.
Comment se déroule-t-il ?
- Le patient bénéficie, d’abord, d’une injection de produit radioactif (par le biais d’une simple piqûre dans le bras). Ce produit doit diffuser dans l’organisme et se fixer sur les masses anormalement actives car grandes consommatrices de glucose (les tumeurs cancéreuses et/ou métastases) durant une à deux heures. Pendant ce temps, le patient se repose.
- Ensuite, le patient peut effectuer le TEP-Scan. Pour cela, il est allongé sur une table d’examen qui passe à l’intérieur d’une machine ressemblant à un tunnel. Ce dernier contient une série de capteurs sensibles au rayonnement radioactif du produit injecté.
- Enfin, dernière étape : sur la base des données enregistrées, de puissants ordinateurs reconstruisent les images finales permettant de visualiser d’éventuelles tumeurs cancéreuses.
En savoir plus sur le TEP-Scan pour le suivi des cancers tête et cou
Propos recueillis par Hélia Hakimi-Prévot