La chiropraxie, pour révéler votre potentiel d’auto-guérison
Thérapie manuelle qui travaille essentiellement sur le système nerveux, la chiropraxie apporte des bénéfices face à de nombreux effets indésirables : douleurs, fatigue, baisse de l’immunité… Découvrez tous les atouts de la chiropraxie, entre les mains expertes de Séréna Billet, chiropraticienne à Paris et Nantes.
L’objectif est d’aider l’organisme à atteindre tout son potentiel, afin de réguler lui-même les troubles auxquels il est soumis. Parmi les différentes thérapies manuelles qui peuvent accompagner les patients souffrant de cancer ORL dans leur parcours de soin, la chiropraxie occupe une place de choix.
Qu’est-ce que la chiropraxie ?
« C’est un processus qui permet de reconnecter le cerveau et le corps par le biais du système nerveux », explique Séréna Billet. Pour rappel, notre système nerveux nous permet de bouger, de sentir, de respirer, de digérer, de penser… En bref, de tout faire.
En pratique, la chiropraxie est un travail avec les mains (de « chiro » pour « main » et « praxis » pour « action », en grec), durant lequel le praticien va « défaire des interférences au niveau du système nerveux ». On parle d’ « ajustements », destinés à rétablir à 100 % les capacités d’auto-guérison du corps. À noter que ces capacités, à un instant‑T, sont très aléatoires selon la personne et selon les circonstances. De ce point de vue, nous sommes tous différents et notre potentiel évolue même au jour le jour, en fonction des nombreux facteurs qui rythment notre vie.
« Dans la chiropraxie, l’idée de “crac” est très répandue, mais il est aussi possible de travailler sans faire craquer les articulations, cela dépend vraiment du praticien », développe l’experte. Il existe de nombreux courants de pratique au sein de la profession, l’idée principale restant toujours de rechercher la cause profonde d’un trouble et de lever les obstacles au niveau nerveux qui empêchent l’organisme de le régler lui-même.
Grâce à cette focalisation sur la cause plus que sur le symptôme, la chiropraxie apporte donc, au-delà d’un soulagement immédiat, une véritable amélioration sur le long terme.
Quelle est la différence entre la chiropraxie, la kinésithérapie et l’ostéopathie ?
Objectifs et techniques ne sont pas du tout les mêmes dans ces trois thérapies manuelles. « La kinésithérapie est une rééducation, en jouant à la fois sur la partie articulaire, musculaire et sur le renforcement. Suite à une blessure, la chiropraxie peut venir corriger l’influx nerveux qui l’avait causée au départ ou qui est responsable des récidives », illustre Séréna Billet.
L’ostéopathie, comme la chiropraxie, a une approche holistique. Elle considère la personne dans la totalité (physique, mental, émotionnel, etc.). Un ostéopathe va agir sur les structures osseuses. Séréna Billet décrypte : « Selon le courant de base de l’ostéopathie, le praticien cherche à travailler tout ce qu’il voit au cours de la même séance. En chiropraxie en revanche, on préfère séquencer, travailler par segments, afin d’accompagner la personne dans le temps, voir l’évolution, les changements et booster sa santé de manière pérenne. »
Sur quoi peut aider la chiropraxie ?
À qui s’adresse cette pratique ? « À toute personne qui a un système nerveux », plaisante Séréna Billet. « Notre système nerveux autonome (celui qui commande nos organes internes NDLR) fonctionne à 90 % en parasympathique et à 10 % en sympathique. Le nerf parasympathique est plutôt calmant, ralentisseur, quand le sympathique est plutôt excitant, accélérateur. » Dans le cas d’un cancer ORL, l’anxiété, les traitements lourds, les effets secondaires multiples, peuvent facilement déséquilibrer ce ratio. Le but de la chiropraxie est de le ramener à 90–10, afin d’aider le corps à fonctionner à son plus haut potentiel et d’améliorer globalement la qualité de vie.
Il est démontré que la chiropraxie peut apporter un soulagement en cas de douleurs aiguës ou chroniques :
- au niveau musculo-squelettique, comme au niveau des articulations cervicales ou de la mâchoire par exemple ;
- de céphalées ou maux de têtes récurrents ;
- des douleurs résiduelles post-opératoires ;
- des douleurs neuropathiques ;
- etc.
Au-delà de la douleur brute, le ressenti douloureux et son vécu peuvent aussi être améliorés grâce à la chiropraxie, notamment via une diminution du stress, un meilleur moral, une aide au lâcher prise… « Le système nerveux gère également tout ce qui est hormonal et immunitaire », complète Séréna Billet. Des séances de chiropraxie s’avèrent aussi utiles en cas de fatigue intense (en boostant des glandes surrénales épuisées), de baisse de l’immunité, de foie surchargé suite à une chimiothérapie…
Les bienfaits sont parfois rapides, parfois progressifs. Ce qui ne doit décourager, met en garde la praticienne : « Je vois des patients frustrés car leurs douleurs ne s’atténuent pas assez vite. Je leur rappelle que la première étape est déjà de se reconnecter à son corps et à ses sensations. Cette conscientisation met plus ou moins de temps selon les personnes. »
Comment se déroulent les séances ?
Pas de recommandation particulière quant au moment où vous pouvez consulter un chiropracteur, hormis celle d’ « attendre tout de même quelques semaines après une chirurgie ». « Les patients souffrant d’un cancer ORL peuvent s’adresser à un chiropracteur tout au long de leur parcours, s’ils en ressentent le besoin », informe la spécialiste. « Selon le moment de la consultation, les attentes et les possibilités de soin varient. Je me réfère toujours à ce que le patient vit et souhaite à l’instant où je le vois. »
La première consultation est généralement la plus longue, en raison de l’anamnèse (ou interrogatoire) : « Pourquoi la personne vient ? Quel est son vécu ? Quels sont ses objectifs ? », détaille la chiropraticienne. « Je poursuis avec des tests neurologiques, par exemple posturaux pour étudier comment fonctionne le cervelet (centre nerveux responsable notamment de l’équilibre NDLR), je regarde comment les pupilles réagissent à la lumière, je teste les réflexes au marteau… Dans un second temps, je tente quelques ajustements pour voir si la personne répond bien au niveau neurologique et donc si je peux l’aider. »
Lors de la seconde consultation, la chiropraticienne expose un bilan d’exercices adaptés, des conseils, les objectifs et son plan de soin. Les séances suivantes entrent dans le vif du sujet avec les ajustements à proprement parler. Elles durent en moyenne une vingtaine de minutes seulement, « jusqu’à saturation du système nerveux ». Au fur et à mesure du suivi, les séances peuvent s’espacer. Prévoir tout de même des consultations régulières, a minima tous les 3 mois, afin de maintenir les bénéfices des séances.
Les tarifs en chiropraxie sont très variables selon le praticien et sa région d’exercice. En Île-de-France, comptez environ 50 à 70 € par séance. Les consultations de bilan, plus longues, sont facturées davantage. Malheureusement, pas de remboursement possible du côté de L’Assurance maladie, mais certaines complémentaires santé proposent un forfait annuel de prise en charge.
« Le diplôme de chiropracteur est reconnu par l’État », informe Séréna Billet. « Il existe une seule école en France, ce qui signifie que tous les praticiens ont été formés au même endroit. Ils choisissent ensuite d’exercer selon des spécificités donc il ne faut pas hésiter à se renseigner sur leurs pratiques. L’idée étant de trouver LE spécialiste avec qui vous vous sentirez bien, afin d’en retirer le maximum de bienfaits. »
Propos recueillis par Violaine Badie