Une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) consiste à réunir une équipe de professionnels de santé de différentes spécialités pour décider de la meilleure stratégie thérapeutique à adopter pour un patient. Cette décision, prise de façon collégiale, permet d’assurer aux patients le traitement plus adapté à leur état de santé.
En quoi consiste la RCP en oncologie ?
La RCP est obligatoire pour toute prise de décision concernant un patient atteint d’un cancer. Elle se déroule dans un établissement de soins, un groupement d’établissements, un réseau d’oncologie ou un centre de coordination en cancérologie (3C).
Tous les patients atteints de cancer voient leur dossier présenté en RCP.
L’organisation de ces réunions pluridisciplinaires est soumise à des protocoles régis par l’article D. 6124–131 du Code de la santé publique. C’est une étape indispensable pour tous les établissements de soins du traitement du cancer.
La RCP peut avoir un objectif diagnostique ou thérapeutique. À cet effet, la présence d’au moins trois médecins de spécialités différentes, mais en rapport avec le traitement du cancer, est obligatoire (par exemple : un chirurgien, un oncologue, un radiothérapeute). Le médecin traitant du patient peut participer à ces réunions, mais sa présence n’est pas obligatoire.
Si l’un des professionnels est absent, alors le dossier sera présenté à la prochaine RCP, lorsque le nombre de participants minimum est réuni.
Parfois, la décision d’un plan de traitement peut avoir lieu sans attendre la RCP. C’est notamment le cas lorsque la prise en charge thérapeutique est standard face à une topographie clinique bien connue.
Comment se déroule une RCP ?
L’organisation de la RCP est similaire dans toutes les structures de santé concernées. Une fréquence de réunions est établie. En oncologie, le rythme doit être d’au moins deux RCP mensuelles par spécialité.
Un coordinateur est désigné. Il établit la liste des patients à présenter à la prochaine réunion et doit avertir les médecins présents à chaque RCP, ainsi que le médecin référent des patients. Lorsque cela est nécessaire, il convoque les spécialistes des disciplines indispensables à la discussion. Chaque spécialiste qui souhaite discuter du dossier d’un de ses patients doit remplir un formulaire à cet effet.
Au cours de la RCP, le dossier de chaque patient est présenté. La suite de la prise en charge est déterminée collectivement. Tous les membres se basent sur les référentiels retenus.
En fonction de tous ces éléments, un compte-rendu de RCP est établi.
Le médecin référent informe son patient des décisions prises quant au traitement à adopter.
Régulièrement, la RCP permet d’évaluer la pertinence des décisions prises au vu des recommandations, et la bonne application de la proposition thérapeutique.
Compte-rendu de la RCP
Le compte-rendu de la RCP doit mentionner de façon claire :
- la date ;
- la proposition thérapeutique ;
- la ou les alternatives possibles ;
- les noms et spécialités des médecins participants.
Chaque compte-rendu est intégré dans le dossier des patients concernés.
Si le traitement délivré au patient est différent de la proposition faite en RCP, le médecin référent doit en argumenter les raisons. Tout doit être consigné dans le dossier du patient.
Les secrétariats des différentes spécialités sont aussi impliqués dans le processus de la RCP. Leur rôle est notamment de veiller à bien réceptionner les comptes-rendus de RCP pour les conserver dans le dossier de chaque patient.
RCP et cancers tête et cou
La prise en charge des patients atteints de cancers tête et cou (ORL) repose sur le même principe. Le but de la RCP est de proposer un traitement le plus efficace possible pour lutter contre le cancer. Bien sûr, la qualité de vie du patient doit être préservée au maximum. L’objectif majeur est donc d’éliminer la maladie ou de freiner sa progression tout en préservant autant que possible les fonctions (respiration, voix, alimentation…).
Les traitements des cancers tête et cou peuvent impliquer :
- une chirurgie ;
- une radiothérapie ;
- un traitement médical (chimiothérapies, immunothérapies, thérapies ciblées).
Ces traitements sont souvent associés, en même temps ou l’un après l’autre, selon les recommandations de prise en charge.
Sources :
HAS santé
Institut Curie