Les causes

Si l’on ne con­naît pas tou­jours  les caus­es de l’apparition d’un can­cer ORL, cer­tains fac­teurs ont été claire­ment iden­ti­fiés comme fac­teurs de risque de la tumeur. Cepen­dant, il  arrive aus­si que cer­taines per­son­nes dévelop­pent des can­cers sans présen­ter aucun fac­teur  de risque. 

Qu’est-ce qu’un facteur de risque ? 

Un fac­teur de risque est un état qui accroît le risque d’apparition d’un can­cer. La plu­part des  can­cers sont attribuables à de nom­breux fac­teurs de risque. Cer­tains sont inchange­ables,  comme l’hérédité, d’autres sont directe­ment imputa­bles à notre envi­ron­nement et notre mode de vie. Cela sig­ni­fie que l’on peut avoir une action sur ces fac­teurs afin de dimin­uer le risque d’apparition d’un cancer. 

L’alcool et le tabac 

Sou­vent, les can­cers ORL peu­vent être liés à une con­som­ma­tion exces­sive d’alcool et de  tabac. Leurs effets tox­iques sont syn­ergiques, c’est-à-dire que l’un aug­mente l’effet de l’autre. On estime que 50 % des can­cers de la bouche et du lar­ynx seraient causés par l’association alcool et tabac. Cette pro­por­tion atteint 80 % pour les can­cers du phar­ynx. Mal­gré tout, l’alcool et le tabac ne sont pas les seules caus­es de can­cer ORL. 

tabac - facteur de risque

La mau­vaise hygiène buc­co-den­taire est égale­ment un fac­teur de risque.

Les virus  

Cer­tains can­cers des amyg­dales, situées dans la zone anatomique appelée orophar­ynx, sont causés par un virus : le Human Papil­lo­mavirus (HPV). Ce virus qui peut être sex­uelle­ment trans­mis­si­ble est égale­ment mis en cause dans les can­cers du col de l’utérus, les can­cers de l’anus, de la vul­ve, du vagin et de la verge.

Un autre virus, Epstein-Barr, respon­s­able de la mononu­cléose infec­tieuse, est égale­ment  incrim­iné dans les can­cers du cavum (le cavum n’est pas le sinus, c’est le rhinophar­ynx). Ces can­cers restent plus fréquents dans les pop­u­la­tions du Maghreb ou d’Asie du Sud-Est. 

HPV - cause

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Les causes génétiques 

Cer­taines anom­alies géné­tiques induisent une prédis­po­si­tion au développe­ment des can­cers ORL. C’est notam­ment le cas chez les per­son­nes atteintes du syn­drome de Fan­coni, qui se man­i­feste en pre­mier lieu par une anémie. Ces per­son­nes ont un risque plus élevé de voir appa­raître cer­tains types de can­cer, comme les tumeurs de la gorge ou de la langue. 

Cer­taines études ont mon­tré qu’en prenant en compte la con­som­ma­tion d’alcool et de tabac, le fait d’avoir un antécé­dent de can­cer ORL dans sa famille proche (père, mère, frère, sœur) mul­ti­plie par trois le risque de dévelop­per un can­cer ORL soi-même. Ceci mon­tre bien le  rôle prob­a­ble des fac­teurs géné­tiques, qui ne sont à ce jour pas tous connus. 

L’exposition professionnelle  

Dans cer­taines pro­fes­sions, on peut être exposé à des sub­stances poten­tielle­ment can­cérigènes pour les voies aéri­ennes. C’est  le cas par exem­ple des métiers de l’ébénisterie. L’exposition aux pous­sières de bois peut engen­dr­er des can­cers rares de l’ethmoïde (sinus). Des mesures de pro­tec­tion ont été mis­es en place ces dernières années pour pro­téger les voies aéri­ennes des tra­vailleurs exposés. Cer­tains agents tox­iques employés dans l’industrie sont des fac­teurs de risque de can­cers  ORL. On peut notam­ment citer les dérivés du chrome, le for­mol, le nick­el, etc. 

Des études sug­gèrent que l’amiante pour­rait avoir un rôle dans le développe­ment des can­cers de la tête et du cou (can­cers de l’hypopharynx et du lar­ynx). Il en est de même con­cer­nant la sil­ice et cer­tains solvants. Les tra­vailleurs au con­tact de ces sub­stances béné­fi­cient le plus sou­vent d’une pro­tec­tion adap­tée sur leur lieu de travail. 

Les pro­duits de com­bus­tion du ben­zène et autres pro­duits chim­iques syn­thé­tiques peu­vent  aus­si causer des can­cers du lar­ynx. Ils peu­vent alors être recon­nus comme mal­adie  pro­fes­sion­nelle (par exem­ple, chez les pom­piers ayant été exposés à des fumées toxiques). 

Les rayonnements ionisants 

Les ray­on­nements ion­isants délivrés dans le cadre du diag­nos­tic (radi­ogra­phies, scan­ners)  ou d’un traite­ment par radio­thérapie peu­vent aug­menter le risque de dévelop­per plus tard un cer­tain type de can­cers : les sar­comes. Cepen­dant, l’existence de ce très faible risque ne  remet pas en ques­tion le recours à ces méth­odes diag­nos­tiques ou thérapeu­tiques lorsqu’elles sont nécessaires. 

Les fac­teurs de risque les plus impor­tants sont donc con­nus des pro­fes­sion­nels de san­té et des équipes de recherche. Néan­moins, de nom­breuses études doivent encore être con­duites pour met­tre en évi­dence d’autres fac­teurs de risque, moins con­nus, liés à nos modes de vie actuels (pes­ti­cides…). Une étude est notam­ment en cours, avec le parte­nar­i­at de Coras­so, pour éval­uer le rôle de la grossesse dans le  développe­ment de cer­tains can­cers de la tête et du cou (Refcor­Birth).

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