Implants ou prothèses dentaires ?
La pose d’implant avant les traitements est tout à fait possible, sans risque pour le patient. Après la radiothérapie, cet acte est plus compliqué à effectuer car la radiothérapie a ralenti le métabolisme de l’os. « Pendant longtemps, on ne posait pas d’implants sur des zones irradiées pour ne pas traumatiser les os de la bouche et de la mâchoire afin éviter les infections et l’ostéoradionécrose. Les études scientifiques restaient vagues sur les moyens de poser des implants après radiothérapie et sur la réussite de cet acte médical. Depuis quelques années, nous bénéficions d’études montrant qu’après une radiothérapie — dont la dose d’irradiation reste en dessous de 50 Gray — la pose d’implants est tout à fait possible. Au-delà de 50 Gray, cet acte est plus risqué pour le patient et doit être discuté au cas par cas. Il s’agit d’éviter tout risque de nécrose des os de la mâchoire, responsable d’interventions chirurgicales lourdes », note le Dr De Montalier.
La reconstruction dentaire et maxillo-faciale va donc dépendre de l’état dentaire initial du patient, des traitements curatifs réalisés pour le soigner et des séquelles de ces traitements. Ces réhabilitations font appel aux techniques de reconstructions dentaires connues et réalisées sur l’ensemble de la population. À savoir la prothèse amovible, la prothèse fixée, la prothèse maxillo-faciale en ayant recours à chaque fois que nécessaire et possible à la mise en place d’implants intra-osseux pour fixer ou stabiliser ces prothèses.
Le Dr De Montalier précise les critères primordiaux de choix :
- la qualité et le volume osseux disponibles,
- le nombre de dents encore présentes en bouche,
- la qualité de l’hygiène bucco-dentaire du patient, critère indispensable à la pérennité de la réhabilitation,
- la dose totale de rayonnement délivrée en bouche. Au-delà de 50 Gy, il faut être particulièrement précautionneux avant de retenir une mise en place d’implant.
Il est difficile d’être plus précis car chaque reconstruction est spécifique à chaque patient.
« Leur prise en charge par la Sécurité Sociale progresse mais des efforts financiers restent à obtenir. Trop souvent, un reste à charge important persiste et est un frein à la réhabilitation du patient, conformément aux données actuelles de la science. » précise le Dr De Montalier.
Propos recueillis par Hélia Hakimi-Prévot et Sabrina Le Bars
Pour aller plus loin :
Les troubles bucco-dentaires
Le bilan dentaire avant les traitements
Les essentiels pour préserver ses dents