Responsable de l’unité oncologie médicale ORL à l’institut Gustave Roussy et coordinatrice du REFCOR, le docteur Caroline Even répond à toutes vos questions concernant les effets secondaires de la chimiothérapie.
On parle beaucoup de toxicité des produits de chimiothérapie injectée. Qu’est-ce que cela veut dire ?
La toxicité, ce sont les effets secondaires. Il s’agit globalement des effets néfastes que pourrait avoir la chimiothérapie sur les diverses cellules de votre corps. Cela peut être des effets dits « hématologiques », avec la baisse des globules (globules rouges, globules blancs, plaquettes), mais aussi sur les muqueuses. Cela se traduit, par exemple, par des aphtes dans la bouche, la perte des cheveux, les nausées, les allergies…
Il s’agit là des effets secondaires pendant les traitements, mais on parle assez peu des effets secondaires à long terme. Y en a‑t-il aussi beaucoup ?
Il y a quelques effets secondaires à long terme. C’est vrai que l’on n’en parle pas forcément beaucoup, car, souvent, ce qui intéresse les patients, c’est de savoir ce qu’il va se passer au moment de la chimiothérapie, entre les cycles de chimiothérapie, et ce qu’ils vont ressentir à ce moment-là.
Les effets secondaires à long terme sont essentiellement soit au niveau de l’audition, soit au niveau de la fonction rénale. On peut avoir une petite altération de la fonction rénale, ou aussi ce que l’on appelle une « neuropathie ». Il s’agit d’une lésion progressive des nerfs, avec par exemple une moindre sensibilité au niveau des mains et des pieds. Ces effets dépendent du type de chimiothérapie utilisée. Leur intensité est variable d’une personne à l’autre.
Souvent, on pèse le bénéfice/risque et on pose quand même les questions au fur et à mesure, pour savoir si des effets secondaires apparaissent, et arrêter éventuellement les traitements avant que ces effets ne soient trop importants.
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