Rencontre avec le Docteur Maria Lesnik et Frédéric Petitjean

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Un bureau mod­este, à l’image de son occu­pante.
Il est midi, le Dr Maria Lesnik nous accueille, souri­ante, comme à son habi­tude. Pour­tant les mar­ques du masque chirur­gi­cal et son air con­cen­tré en dis­ent long sur l’intensité de sa mat­inée. Elle sort tout juste du bloc. L’opération en cours est pro­gram­mée pour toute la journée. Il est temps de mar­quer une « pause ». Au menu : déje­uner sur le pouce, réu­nion, interview.

Des illus­tra­tions artis­tiques ornent les murs et illus­trent sa pas­sion pour l’anatomie ORL. Il faut dire qu’il y en a des choses là-dedans. Cette spé­cial­ité médi­cale fourre-tout est un puits sans fond.

Depuis l’ado­les­cence Maria Lesnik veut devenir chirurgi­en­ne. Après s’être exer­cée sur les amphi­bi­ens, elle a opté pour les patients can­céreux. Pou­voir extraire la mal­adie de façon con­crète, de façon vis­i­ble, c’est ce qui la motive ! L’e­spoir de con­tribuer ain­si à la rémis­sion, voire à la guéri­son de celui ou celle, endor­mi là devant elle.

“Chaque patient est unique” ne manque pas de rap­pel­er Maria Lesnik. Si elle vise la guéri­son pour tous, elle con­sid­ère la sin­gu­lar­ité de cha­cun avec atten­tion. C’est un paramètre déter­mi­nant pour organ­is­er le par­cours de soins, souligne-t-elle.

Celui qui nous rejoint dans la petite pièce en est l’il­lus­tra­tion par­faite. Il revient sur son par­cours des plus clas­siques pour un patient en can­cérolo­gie ORL :

Une douleur dans la gorge…

Un abcès peut-être ?

Une douleur dans la gorge qui persiste…

Une angine sûrement !

Une douleur dans la gorge qui per­siste depuis plusieurs mois…

Le diag­nos­tic tombe : un car­ci­nome épi­der­moïde de l’oropharynx HPV induit. Autrement dit, un can­cer des amyg­dales dû à une infec­tion au papil­lo­mavirus humain.

Frédéric Petit­jean a déjà fait face au can­cer, il avait tout juste 20 ans.
Vingt-huit ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts : la recherche a per­mis des pro­grès con­sid­érables. Quant à Frédéric, désor­mais scé­nar­iste et réal­isa­teur, il a des pro­jets plein la tête ! Le prochain doit le men­er trois mois en Ukraine, dans les Carpates où il doit retrou­ver Jean Réno pour le tour­nage de Cold Blood Lega­cy. Il y a deux gros galets dans son bocal : ses enfants et ce film. Hors de ques­tion de renoncer !

Le Dr Lesnik l’a bien com­pris. A vrai dire, ce genre de chal­lenge la ras­sure : un patient qui se pro­jette à ten­dance à mieux vivre les traite­ments. Par­fois, la grav­ité de la mal­adie ou la lour­deur des soins ne lais­sent pas le choix. Mais quand cela est pos­si­ble, elle n’hésite pas à faire de son mieux pour adapter le par­cours de soin de son patient, de telle sorte qu’il n’ait pas à renon­cer à ses ambi­tions, à ses rêves, à ce qui par­ticipe à son bonheur.

Dans le cas de Frédéric Petit­jean, la prise en charge doit être immé­di­ate : tout d’abord chirurgie pour extraire la tumeur puis, quelques semaines plus tard, chimio et radio­thérapie pour éradi­quer les cel­lules malignes qui auraient échap­pées à l’exérèse. Pour lui, le par­cours sera amé­nagé : chirurgie, tour­nage, puis chimio et radiothérapie.

Frédéric Petit­jean a rel­a­tive­ment bien sup­porté les traite­ments, à tel point qu’il a suf­fi d’une écharpe pour cacher sa mal­adie à toute l’équipe du film. Seuls deux com­plices étaient dans la con­fi­dence. Non pas qu’il ait eu honte ou qu’il n’ait pas assumé la mal­adie. Sim­ple­ment parce qu’il refu­sait toute forme de condescendance.

Désor­mais, Frédéric Petit­jean est en rémis­sion. Recon­nais­sant à l’égard de l’équipe qui l’a débar­rassé de sa tumeur, il tient à apporter son sou­tien aux soignants et aux médecins chercheurs qui œuvrent pour sauver des vies. C’est dans ce con­texte que le Dr Lesnik lui souf­fle l’idée d’un spot de préven­tion. Frédéric s’en saisit et se donne de vis­er le grand pub­lic pour démys­ti­fi­er les can­cers de la tête et du cou. Ces patholo­gies sont trop peu con­nues et souf­frent de clichés dépassés, notam­ment de celui du “patient alcoo­lo-tabag­ique qui a le can­cer qu’il mérite.” Cette idée trop ancrée nuit aux jeunes femmes et aux jeunes hommes qui ne ren­trent pas dans le pro­fil type et qui de fait, sont diag­nos­tiqués tardivement.

L’ex­péri­ence de soins de Frédéric Petit­jean, sa col­lab­o­ra­tion avec les équipes soignantes et sa sen­si­bil­ité d’artiste ont abouti à un scé­nario orig­i­nal. Il met la lumière sur les prin­ci­pales caus­es des can­cers tête et cou et choisi un angle décalé : celui de la sen­su­al­ité. Le tout dans un équili­bre sub­til que les danseurs et acteurs ont su restituer avec une grande finesse. On sent d’ailleurs le réal­isa­teur touché en évo­quant l’in­ter­ac­tion entre les acteurs et l’équipe de tour­nage per­me­t­tant d’éla­bor­er une mag­nifique choré­gra­phie, au moment même du tour­nage. Il décrit un réel bon­heur, ressen­tant l’in­vestisse­ment de tous, portés par le sen­ti­ment de se ren­dre utile.

Nous vous invi­tons à décou­vrir le résul­tat de cette mag­nifique aven­ture, qui illus­tre la puis­sance de la coopéra­tion entre patients et soignants. Bien sûr, cette vidéo a voca­tion à être partagée pour que cha­cun prenne con­science des fac­teurs de risque des can­cers tête et cou et de l’im­por­tance d’un diag­nos­tic pré­coce pour prise en charge effi­cace. Pour en savoir plus, suiv­ez la cam­pagne “Prenons le can­cer à la gorge” du 16 au 20 sep­tem­bre 2019.

L’as­so­ci­a­tion Coras­so remer­cie chaleureuse­ment le Dr Maria Lesnik et Frédéric Petit­jean d’avoir partagé les couliss­es de ce tour­nage hors norme.

Pro­pos recueil­lis par Stéphanie Lemer­le & Sab­ri­na Le Bars

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