C’est des tumeurs que les non-ORL ont du mal à voir parce qu’elles sont dans des endroits qu’il faut connaître et qu’il faut pouvoir examiner.
Je suis Philippe Céruse, chirurgien ORL et cervico-facial à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon.
Un cancer ORL, c’est une tumeur cancéreuse qui se développe aux dépens de la bouche, du pharynx, du larynx, mais aussi des fosses nasales, des sinus et des glandes salivaires.
On les appelle aussi des cancers des voies aéro-digestives supérieures. Les cancers tête et cou c’est plutôt un terme anglo-saxon. En France, on préfère cancer ORL ou cancer des VADS, voies aéro-digestives supérieures.
Le retard au diagnostic s’explique essentiellement parce que les cancers se manifestent par des signes qui ne sont pas très spécifiques, qui peuvent simuler des signes de pathologies bénignes.
Puis il y a des patients qui sont mal informés. Certains médecins sont peu ou mal formés à ces pathologies et donc ils passent parfois à côté du diagnostic. Les médecins sont souvent très sollicités par les patients, avec de nombreuses pathologies à gérer. Ces signes, qui ne sont pas spécifiques peuvent passer à côté, et le retard peut s’expliquer aussi de cette façon. Et quand le patient est rassuré, que le médecin rassure les patients, et bien le patient rentre chez lui et va attendre tranquillement en espérant que les signes disparaissent. Malheureusement, ça aussi, ça peut impliquer un retard au diagnostic.
Les symptômes qui doivent alerter un patient c’est essentiellement trois grands symptômes. C’est la dysphagie, c’est-à-dire la gêne à la déglutition. Les patients ont l’impression d’avoir quelque chose qui coince en avalant, une douleur dans la gorge à la déglutition. C’est une modification de la voix qui persiste également plusieurs semaines ou une boule dans le cou, un ganglion. C’est parfois aussi une simple ulcération au niveau de la muqueuse de la bouche, de la langue ou de la joue. Une ulcération qui ne passe pas, c’est comme un aphte, mais qui ne passe pas en plus de quinze jours. Normalement, un aphte en quinze jours, c’est guéri. Et donc tous ces signes doivent alerter.
1 réflexion sur ““Le retard au diagnostic s’explique parce que ces cancers se manifestent par des signes de pathologies bénignes””
Bonjour, j’ai été diagnostiqué par
un chirurgien dentiste en 2011 qui m’a sans
délai envoyé voir Monsieur Céruse, qui en quelques
minutes a prononcé les mots de cancer stade 3
pas trop tard mais limite. Suite immédiate, hospitalisation,
Chimio (Erbitux). Six mois difficiles mais sauvé.
Monsieur Céruse est un totem, un homme fantastique
de gentillesse, d’attention, un homme que l’on aime
.Ses choix techniques, sa disponibilité, ses attentions
en font un homme d’exception . Depuis 12 ans il me suit avec une attention constante.
Merci Monsieur Céruse.
C Pigault