Jean-Marc, On se connait ?

Tout récem­ment, il m’a été demandé de répon­dre à cette ques­tion : Com­ment vivez-vous votre cancer ?

Con­traint et for­cé… comme pour toutes les épreuves que nous prodigue la vie. Tous ces aléas per­ma­nents aux­quels on est con­fron­té et qui nous empêchent de vivre sans soucis, sans préoc­cu­pa­tions autres que celles de pren­dre du plaisir.

Et les épreuves com­men­cent avant même notre con­cep­tion quand plus d’un demi-mil­liard de sper­ma­to­zoïdes ten­tent de pénétr­er un ovule lors d’une fécon­da­tion, ce qui est loin d’être gag­né d’avance…

Quand nous ne sommes pas cer­tains de naître, quand nous n’avons aucun choix pour notre sexe, notre couleur de peau, quand notre san­té peut à tout moment déclin­er, la mal­adie ou le hand­i­cap nous attein­dre… sans autre choix que de faire face, nous com­bat­tons la mal­adie, nous nous adap­tons au hand­i­cap, nous trou­vons des com­pen­sa­tions pour oubli­er ce que nous vivons au quo­ti­di­en, nous comblons nos insuff­i­sances, nous pal­lions nos gênes, nos trou­bles qui nous empêchent de vivre comme tout un chacun.

Nous affron­tons sans crainte, parce que nous n’avons pas le choix, les dif­fi­cultés de tous les jours en regar­dant ailleurs, vivant en décalage per­ma­nent, envis­ageant des solu­tions et en emprun­tant des chemins imprévus dont nous n’aurions jamais eu l’idée avant que nous arrivent la mal­adie et le handicap.

Et curieuse­ment, à mesure d’affronter ce com­bat qui nous parais­sait impos­si­ble, voire impens­able à men­er au moment où nous avons été mis en face de l’annonce d’un can­cer, nous avons trou­vé des ressources que nous n’aurions jamais soupçonnées.

En ce qui me con­cerne je pra­ti­quais le marathon avant l’annonce de mon pre­mier can­cer en 1986 et cette épreuve représen­tait pour moi comme un entraine­ment à ce que j’allais devoir affron­ter parce qu’effectivement quand vous prenez le départ d’un marathon, vous n’êtes pas cer­tain de le ter­min­er, déjà qu’après 10 km il vous en reste 30, après 20 il vous en reste encore 20, et ain­si de suite, le tout ponc­tué de pas­sages à vide, de moments où cram­pes et ampoules vous assail­lent et gênent votre pro­gres­sion jusqu’à la ligne d’arrivée comme l’est le com­bat con­tre le can­cer qui mène sinon à la guéri­son au moins à la rémission.

Si j’évoque le marathon, c’est parce qu’il représente pour moi comme une philoso­phie, comme un com­bat con­tre l’adversité, un com­bat con­tre soi-même, ses défi­ciences, son laiss­er-aller comme ceux qui se lan­cent dans la con­quête d’un som­met, par­courent des chemins improb­a­bles, comme ceux de Steven­son dans les Cévennes aux pèleri­nages de Com­postelle, comme ces autres qui par­tent au bout du monde, qui se lan­cent des défis invraisem­blables comme la tra­ver­sée de déserts à vélo ou des océans en kayak.

Comme j’ai une res­pi­ra­tion dif­fi­cile il me fal­lait un autre objec­tif que le marathon, un autre dépasse­ment de soi. Je par­lais nor­male­ment, main­tenant je chu­chote et j’écris.

Puis, je me suis lancé d’autres défis : la créa­tion de deux sociétés, une expo­si­tion de mes œuvres dans une galerie parisi­enne, l’écriture de deux livres, la pré­pa­ra­tion de deux autres et la nais­sance d’un qua­trième fils !

Jean-Marc

Ma gueule ? Et alors ?
C’est ma gueule !
Ma gueule, quoi !
Quoi, ma gueule ?

Quelle ques­tion aimerais-tu qu’on te pose ?
Vous me connaissez ?

Ça, c’est pour la… la réponse quelque­fois à des gens qui me regar­dent de manière un peu trop insis­tants, de manière un peu trop insis­tante. Et… je les regarde moi aus­si et puis je leur dis : “On se con­naît ?” Juste comme ça, quoi !

Mak­ing off
Qu’est-ce que vous voulez, quand les gens sont cons, faut s’adapter, c’est tout !
Là, vous allez pas le pass­er, j’imagine. Eh ! Coupez, hein !

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