3 questions à Laurent Afflatet, épithésiste

L’épithésiste a pour mis­sion de créer une épithèse, laque­lle a pour fonc­tion de recon­stru­ire une par­tie du vis­age d’une per­son­ne touchée par un can­cer de la tête et du cou et ayant subi une chirurgie d’exérèse, Ces pro­thès­es per­me­t­tent de retrou­ver une har­monie du vis­age et, ain­si, une vie sociale. 

laurent afflatet

Décou­verte de cette pro­fes­sion avec Lau­rent Afflatet, épithé­siste à Marseille.

Comment devient-on épithésiste ?

Le cur­sus est un peu par­ti­c­uli­er. Beau­coup de gens arrivent de dif­férents hori­zons, en amont du grand appareil­lage, mais il existe un cur­sus uni­ver­si­taire dis­pen­sé à la Salpêtrière, pour obtenir le diplôme uni­ver­si­taire de pro­thèse faciale appliquée.

Après ce cur­sus, trois ans de pra­tique en tant que salarié dans un cab­i­net privé, avec des pro­fes­sion­nels agréés, sont néces­saires si l’on envis­age d’ouvrir son pro­pre local. L’installation d’un cab­i­net est très codée, et il y en a peu en France, peut-être une quin­zaine. Il existe aus­si un syn­di­cat nation­al des épithésistes.

En pratique, comment travaillez-vous ?
Êtes-vous en contact direct avec les patients ?
Est-ce que ce sont les chirurgiens qui vous transmettent les besoins ? 

En règle générale, les chirurgiens ont les coor­don­nées des cab­i­nets d’épithèse en fonc­tion des régions. Le par­cours d’un patient se déroule sou­vent comme ceci : on détecte une patholo­gie par­ti­c­ulière auprès du médecin trai­tant, et celui-ci redirige le patient soit vers un der­ma­to­logue (dans le cas des can­cers der­ma­tologiques évo­lu­tifs), soit vers un ORL ou un chirurgien max­il­lo-facial (CMF). Ou bien encore vers un oph­tal­mo­logue, quand il s’agit de cav­ités dans les zones orbitaires. Tous ces pro­fes­sion­nels de san­té adressent ensuite les patients à des épithé­sistes en région. Il y a aus­si des gens qui tra­versent la France pour faire fab­ri­quer des épithès­es, mais, en règle générale, des épithé­sistes se dépla­cent au niveau local pour voir les patients. Nous pou­vons nous déplac­er avant, pen­dant et après la chirurgie. 

À quel moment de la prise en charge intervenez-vous ?

C’est bien de ren­con­tr­er le patient en amont, pour pren­dre des empreintes et dia­loguer avec lui. La prise en charge com­mence là. Toute­fois, l’épithésiste est sou­vent appelé seule­ment quand il y a besoin d’un appareil­lage pro­thé­tique. Nous nous sommes juste­ment fédérés pour éviter cela. Nous nous sommes ren­dus compte qu’il y avait un vide ter­ri­ble dans la com­mu­ni­ca­tion. Le but était d’essayer d’intégrer l’idée dans les équipes médi­cales que, à par­tir du moment où il y a un pro­jet d’exérèse d’une par­tie lésée, l’épithésiste inter­vi­enne, en com­plé­ment des psy­cho­logues et autres prati­ciens, pour qu’il y ait une prise en charge de notre part tout le long du par­cours patient.

De cette façon, nous avons l’information en amont, nous pou­vons ren­con­tr­er le patient une pre­mière fois, expli­quer ce qu’est une épithèse, pren­dre des empreintes. Ain­si com­mence déjà une forme de tra­vail avec lui, pour aller vers la chirurgie et aus­si l’accompagner au bloc opéra­toire. C’est pour nous l’un des rôles de l’épithésiste. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les équipes, qui, par­fois, tra­vail­lent de façon isolée. Or cet accom­pa­g­ne­ment-là est très impor­tant. Aujourd’hui, nous dévelop­pons cela avec Coras­so, pour le bien-être des patients.

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