Des outils pour se faire entendre

Quand s’exprimer orale­ment est impos­si­ble ou représente un défi au quo­ti­di­en, il existe une mul­ti­tude d’outils pour com­mu­ni­quer. Voici un réper­toire des out­ils préférés des mem­bres de Corasso.

outils communication

Per­dre sa voix, ne plus pou­voir com­mu­ni­quer aus­si facile­ment qu’avant, nous rend for­cé­ment plus vul­nérable, et inven­tif. Vir­ginie, adhérente de Coras­so, qui en a fait l’expérience, en témoigne : « Les pre­mières semaines sont cru­ciales dans l’ap­pro­pri­a­tion et le développe­ment des nou­veaux moyens de com­mu­ni­ca­tion : il faut en essay­er plein pour se con­stituer son pro­pre éven­tail. Cha­cun trou­ve ses pro­pres ressources au fur et à mesure. Là où avant il n’y avait qu’un seul out­il, la voix, il va main­tenant y en avoir plusieurs selon les cir­con­stances. L’ap­pro­pri­a­tion, au bout de quelques semaines (quand les mus­cles com­men­cent à s’as­sou­plir) du laryn­go­phone, est impor­tante, et facilite les rela­tions sociales »

Même con­stat pour Car­o­line, qui a jonglé entre plusieurs out­ils tout au long de son par­cours. « Quand je ne pou­vais pas du tout par­ler, l’ar­doise était mon indis­pens­able. Aujour­d’hui, c’est mon télé­phone qui ne me quitte plus ! Quand je dois par­ler à des per­son­nes qui ne me con­nais­sent pas, je par­le très lente­ment pour être cer­taine d’être com­prise. Mais très régulière­ment on me répond en anglais ou en langue des signes ! Quand je pars à l’é­tranger, pour que les per­son­nes soient indul­gentes, j’ex­plique ce qui m’est arrivé. J’enregistre un texte en anglais sur mon télé­phone, expli­quant que j’ai eu un can­cer de la langue et que j’ai des dif­fi­cultés à m’al­i­menter et à par­ler. J’ex­plique notam­ment que pour manger j’ai besoin qu’on me mixe un plat ou que je peux manger de la soupe et si ce n’est pas pos­si­ble, j’ai un repas avec moi et que je prendrais volon­tiers une bois­son et un dessert. Depuis que j’ai mis cela en place, cela m’a vrai­ment enlevé un poids. Je suis plus autonome, je n’ai plus besoin de deman­der à mon mari ou à mon fils de répéter quand les per­son­nes ne me com­pren­nent pas ».

Autre cas de fig­ure :  lorsque l’on est dans l’impossibilité de s’exprimer à la suite d’une inter­ven­tion et que l’on est men­acé physique­ment par un patient. Cette expéri­ence, trau­ma­ti­sante, vécue par Antho­ny, a poussé sa maman Estelle à chercher des out­ils pour se man­i­fester de façon sonore en cas d’ur­gence. Témoignage.

Les outils pour substituer la voix

Les ardoises

Le téléphone

  • UNE APPLICATION : Text to speech — (Télécharg­er sur Google Play, App Store)
    Une tech­nolo­gie qui lit à haute voix n’im­porte quel type de texte numérique afin que l’on puisse l’é­couter sans avoir à lire manuelle­ment ces textes soi-même. La syn­thèse vocale est égale­ment con­nue sous le nom de syn­thèse de la parole, c’est-à-dire la pro­duc­tion arti­fi­cielle de la parole humaine.
  • UN NUMERO : le 114
    Visio­phonie, tchat SMS et fax : c’est par l’ensem­ble de ces canaux que les per­son­nes ayant des dif­fi­cultés à enten­dre ou à par­ler (sour­des, malen­ten­dantes, aphasiques) peu­vent con­tac­ter le 114 en cas de sit­u­a­tion d’ur­gence, qu’elles soient vic­times ou témoins (blessure, acci­dent de la route, vol, agres­sion, incendie…)
    Les per­son­nes sour­des et malen­ten­dantes, ou mutilées de la voix, peu­vent join­dre le 114 depuis un ordi­na­teur en allant sur www.urgence114.fr mais aus­si depuis un smart­phone avec l’ap­pli­ca­tion « Urgence 114 » télécharge­able sur Google play et Apple Store.
    L’ap­pli­ca­tion sur smart­phone et le site sur inter­net per­me­t­tent de pré-enreg­istr­er les coor­don­nées de la per­son­ne afin de gag­n­er du temps. Dès que les infor­ma­tions rel­a­tives au traite­ment de l’urgence sont recueil­lies (local­i­sa­tion, cir­con­stances, iden­tité de la per­son­ne, etc.), le 114 établit le lien direct avec le ser­vice d’urgence local con­cerné qui inter­vien­dra, si néces­saire, dans les plus brefs délais.
  • La touche SOS Appel Urgence de l’iPhone (si l’on a besoin de l’intervention des sec­ours, en cas de chute, acci­dent de la route, etc) 
    Mode d’emploi : appuy­er simul­tané­ment sur le bou­ton latéral droit (marche/arrêt) et le bou­ton latéral son (moins fort) ou 5 fois de suite sur le bou­ton de droite (marche/arrêt). L’iPhone lance un compte à rebours de 5 sec­on­des et con­tacte seul par mes­sagerie le 112 en trans­met­tant au 112 la local­i­sa­tion GPS du télé­phone pen­dant 24h. 

Pour faire du bruit

  • Sif­flet poire — 13€
    Pas besoin de le porter à la bouche pour qu’il émette un sig­nal sonore ! Il suf­fit d’ap­puy­er dessus pour l’actionner. 
  • Sif­flet d’arbitre — 2,38€
    Sif­flet en métal ou en plas­tique avec une bille en liège, à accrocher à sa mon­tre ou à un bracelet pour l’avoir tou­jours à portée de main.
  • Sif­flet de survie — 4,29€
    Equipé en plus d’une bous­sole, d’un ther­momètre, d’une loupe, d’une lampe de sig­nal­i­sa­tion et d’un miroir.
  • Alarme de poche — 9,99€
    Porte-clé alarme de poche per­son­nelle (120 déci­bels), sonne 30 mn sans interruption
  • Sif­flet D DAY CRICKET — 3€
    Repro­duc­tion du célèbre cri­quet ou «crick­et» util­isé par la 101e Air­borne dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 sur Sainte-Mère-Eglise et ses environs. 

Autres pistes : 

  • Les bips d’alarme con­nec­tées avec un cen­tre d’assistance (à porter autour du cou), comme Fil­ien ADMR fil­iale de l’ADMR, leader français dans le monde des ser­vices à la per­son­ne, notam­ment celles en sit­u­a­tion d’isolement ou de handicap.
  • Créer un groupe what­sapp URGENCE avec les per­son­nes très proches.

Les astuces des adhérents

Isabelle

« J’ai tou­jours mon télé­phone sur moi pour écrire sur l’application « note » et j’utilise les mails dès que c’est pos­si­ble (prise de rdv etc). Sinon, quand je m’adresse à une per­son­ne que je ne con­nais pas, je com­mence tou­jours par dire « j’ai un prob­lème pour par­ler » et cela per­met à la per­son­ne de savoir à quoi s’attendre et d’être tout de suite plus atten­tif ! »

Isabelle

« Con­naître des per­son­nes par­mi les sourds et muets nous a beau­coup aidé avec mon mari. Nous avons beau­coup com­mu­niqué par la langue des signes (ver­sion sim­pli­fiée) avec au début de son par­cours (langue). Nous con­tin­uons encore aujourd’hui ce qui nous per­met de nous dire des choses sans que les per­son­nes présentes ne les com­pren­nent. Par moment c’est très con­fort­able et même amu­sant ! »

Virginie

« En famille, nous util­isons le makha­ton, la langue des signes abrégée, quand je ne peux pas utilis­er le laryn­go­phone (repas, envi­ron­nement bruyant, mains sales etc…). Je me forme grâce à Edu­catos Chaine Educa­tive (sur YouTube et Face­book). Et j’ai tou­jours l’ar­doise mag­ique dans mon sac : à l’hôpi­tal, cela per­met le dia­logue avec les soignants qui ne lisent pas sur les lèvres, et ailleurs, comme moyen alter­natif au laryn­go­phone ».

Pro­pos recueil­lis par Céline Dufranc

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