Socio-esthétique

Un atelier de socio-esthétique… rien que pour vous !

Lors du col­loque de la Fédéra­tion nationale de socio-esthé­tique, Manuela Haouas, socio-esthéti­ci­enne et Sab­ri­na Le Bars, prési­dente de Coras­so ont partagé leur expéri­ence de l’atelier de socio-esthé­tique dédié aux can­cers tête et cou.

Par Céline Dufranc 

Congrès FNSE atelier socio esthétique et cancers tête et cou
Sab­ri­na Le Bars et Manuela Haouas, socio-esthéti­ci­enne, un beau duo ! (CR San­dra Sanji)

Les ate­liers de socio-esthé­tique, tout le monde con­naît. Appren­dre à redessin­er ses sour­cils, pro­téger ses ongles avec un ver­nis adap­té…, c’est ce que l’on nous mon­tre générale­ment au cours d’un ate­lier. Le prob­lème, quand on est touché par un can­cer tête et cou, c’est que les inter­ven­tions lais­sent des traces. « Les séquelles et les cica­tri­ces sont sou­vent très vis­i­bles », recon­naît Sab­ri­na, « et dépassent générale­ment les désagré­ments causés par la perte des cils ou des cheveux. Il faut s’approprier son nou­veau vis­age, que l’on est oblig­ée de sup­port­er. Quand on marche dans la rue, on a par­fois du mal à affron­ter les regards qui se posent quo­ti­di­en­nement sur nos gueules cassées. Tan­tôt inter­ro­ga­teurs, tan­tôt effrayés, tan­tôt dégoutés… rarement avenants. Les gueules de tra­vers, c’est ad vitam aeter­nam »

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Poudres cor­rec­tri­ces, fards col­oré, pinceaux, col­orimétrie… de quoi se met­tre du baume au corps et à l’âme ! 

Pas vrai­ment du genre à se laiss­er abat­tre, la jeune femme décide de par­ticiper à un ate­lier de socio-esthé­tique il y a 2 ans. L’expérience ne fut pas vrai­ment con­clu­ante : « Je suis sor­tie plus mal que lorsque j’étais ren­trée. Voulant bien faire, la jeune femme qui l’animait m’a dit : « vous êtes toute jolie ». Mais non, ce n’était pas vrai. Ce n’était pas de sa faute. Elle n’était pas pré­parée et ne savait pas com­ment m’apporter quelque chose ». Le « hasard », qui fait sou­vent bien les choses, lui fait crois­er Manuela Haouas lors d’un col­loque. Le courant passe tout de suite. L’envie d’organiser un ate­lier en dehors des murs de l’hôpital, « sur mesure », est immé­di­ate. « Ayant assisté à une soirée de l’association Coras­so, j’avais pu me ren­dre compte des prob­lé­ma­tiques liées à ce type de can­cer », pré­cise celle qui est aus­si secré­taire de la Fédéra­tion Nationale de Socio-esthé­tique. Juste avant le début de la crise san­i­taire, ren­dez-vous est pris chez Car­o­line, opérée d’un can­cer de la langue. Autour de la table, miroirs indi­vidu­els, palettes de pro­duits de maquil­lage, pinceaux à dis­po­si­tion… De quoi faire pétiller les yeux de la petite assem­blée, atten­tive aux moin­dres faits et gestes de Manuela. Pour la pro­fes­sion­nelle, « les bases sont les mêmes pour tous les can­cers. Il n’y a pas de méth­ode type. De par la for­ma­tion qu’elle a reçue, une socio-esthéti­ci­enne doit être en mesure de s’adapter au pub­lic qu’elle prend en charge. En revanche, elle doit être pré­parée émo­tion­nelle­ment à accom­pa­g­n­er ces types de can­cer et leurs con­séquences ». Comme par exem­ple le fait de saliv­er de manière exces­sive, avoir des larmes au coin de l’œil ou une tra­chéo­tomie visible. 

Le maquil­lage cor­recteur, c’est l’art du camouflage” 

Manuela 

Rien n’est impos­si­ble. « Le maquil­lage cor­recteur, c’est l’art du cam­ou­flage. Ce type de maquil­lage va redonner con­fi­ance à la per­son­ne, ce qui lui per­me­t­tra d’accepter mieux ce vis­age « abîmé » par les traite­ments, les opéra­tions, les cica­tri­ces etc… De nom­breuses mar­ques pro­posent aujourd’hui de très bons pro­duits de maquil­lage adap­tés et les lab­o­ra­toires der­mo-cos­mé­tique pro­posent des for­ma­tions ». Durant l’atelier-cocon, la magie a opérée. Peu à peu, les vis­ages se sont éclairés. Manuela a su ruser pour équili­br­er les asymétries, jouer avec les couleurs ou met­tre l’accent sur une seule par­tie du vis­age. Et surtout trans­met­tre aux patientes les « trucs et astuces » indis­pens­ables pour apprivois­er et aimer leur « n 

« Depuis que je ne me focalise plus sur mon asymétrie, et mon œil de tra­vers, quelques gestes suff­isent pour être plus pétil­lante », recon­naît Sab­ri­na. Une petite touche de blush, appliqué de la tempe vers la joue, un soupçon de fard à paupière et un peu de mas­cara, cela change tout ! Pour dis­simuler mon œil abîmé, je laisse tomber une mèche dessus et j’essaie de met­tre mes atouts en valeur : ma poitrine, mon nez, mon sourire… Mais mon véri­ta­ble secret, c’est mon chéri, qui me dit que je suis belle ! », s’émerveille la jeune maman. Pour Car­o­line, touchée par un can­cer de la langue, c’est un coup de cray­on à lèvres qui a tout changé. La jeune femme avait renon­cé au rouge à lèvre, de peur qu’il ne « bave » et que cela se voit. Durant l’atelier, elle blo­quait sur sa bouche, qui ne fer­mait pas com­plète­ment. Manuela lui a demandé d’essayer d’en dessin­er les con­tours avec un cray­on à lèvres et d’ajouter une touche de gloss. Quand Car­o­line s’est regardée dans le miroir, elle a pleuré de joie. Elle avait enfin retrou­vé quelque chose qu’elle avait dû aban­don­ner. Cette jolie bouche qui ne demandait qu’à sourire. De son côté, Stéphanie, touchée par un sar­come à cel­lules claires de la langue, a adoré« l’ambiance bien­veil­lante et ” bon enfant” ain­si que les soins per­son­nal­isés. Un vrai moment de partage non médi­cal entre com­bat­tantes où l’on ne par­le plus de can­cer mais de féminité. Un moment priv­ilégié pour réap­pren­dre les gestes élé­men­taires du maquil­lage »

“Seul on va plus vite, ensem­ble on va plus loin”

Une devise qui tient à cœur aux bénév­oles de Corasso

Leur rêve aujourd’hui ? Pro­pos­er un ate­lier qui don­nerait la pri­or­ité aux can­cers tête et cou, ani­mé par des socio-esthéti­ci­ennes sen­si­bil­isées, chez des bénév­oles de l’association, dans les hôpi­taux, là où le besoin s’en fait sen­tir…  « Ce serait bien d’aller au-delà du maquil­lage cor­recteur et de recevoir des con­seils sur les couleurs le style, vête­ments, lunettes… qui nous vont le mieux. His­toire d’éloigner le regard des autres de ma truffe ! », con­clut avec humour Sylvie, qui a subi une abla­tion de la pyra­mide nasale. Manuela, dont la devise est « Seule on va plus vite, ensem­ble on va plus loin », est partante ! 

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